Nos amis les chats peuvent parfois manifester des comportements surprenants, voire inquiétants. Par exemple, il arrive qu’un chat se mette soudainement à attaquer son propriétaire sans raison apparente, causant de la confusion et de l’inquiétude. Ces moments d’agressivité soudaine peuvent être causés par différents troubles du comportement, parmi lesquels la dysthymie, ou bipolarité féline, bien que ce phénomène soit relativement rare chez les chats.
La question se pose alors : comment savoir si votre chat souffre de bipolarité, et comment réagir face à ce trouble ? Voici quelques éléments clés pour mieux comprendre ce trouble, et des conseils pratiques pour l’identifier, le traiter et, si possible, le prévenir.
Qu’est-ce que la dysthymie chez le chat ?
Tout d’abord, il est important de comprendre ce que l’on appelle « dysthymie » chez nos amis félins. Ce terme fait référence à un trouble de l’humeur, similaire à la bipolarité chez les humains. Un chat souffrant de dysthymie alterne entre des phases d’hyperactivité et des périodes plus calmes, voire dépressives. Pendant les phases hyperactives, l’animal peut devenir très agressif, ce qui peut être effrayant pour le propriétaire.
En général, on distingue deux formes de dysthymie chez le chat : la dysthymie unipolaire et la dysthymie bipolaire.
La dysthymie unipolaire
Dans ce cas, le chat traverse des phases d’hyperexcitation suivies de retours à un comportement normal. Ces phases d’excitation peuvent durer quelques minutes ou parfois plusieurs jours, au cours desquels le chat peut manifester une agitation extrême, de l’agressivité ou une hyperactivité marquée.
La dysthymie bipolaire
Le chat bipolaire, quant à lui, alterne entre des phases d’hyperactivité et des périodes dépressives. Ces phases dépressives sont parfois plus difficiles à détecter, car le chat peut simplement paraître moins actif ou indifférent à son environnement. Les périodes d’hyperactivité, en revanche, peuvent être très intenses, entraînant des agressions soudaines envers les propriétaires ou d’autres animaux.
Symptômes de la bipolarité chez le chat
La bipolarité féline se manifeste par plusieurs symptômes, en particulier avant que le chat ne devienne agressif. Parmi les signes annonciateurs d’une crise, on trouve :
- Hypervigilance : Le chat semble constamment sur le qui-vive, attentif au moindre bruit ou mouvement.
- Hyperactivité : Il se déplace frénétiquement et semble incapable de se calmer.
- Agitation : Il miaule excessivement, parfois sans raison apparente.
- Hyposmonie : Le chat semble ne plus dormir ou dormir très peu.
Ces symptômes peuvent être suivis de comportements extrêmement agressifs. Pendant ces épisodes, le chat peut attaquer son propriétaire avec une violence surprenante, mordant et griffant sans relâche. Il est fréquent que les propriétaires se sentent terrifiés, ne reconnaissant plus leur compagnon à quatre pattes. Certains chats, dans leur frénésie, peuvent même s’automutiler en attaquant leur propre queue ou en s’infligeant d’autres blessures.
Ces attaques violentes peuvent parfois être accompagnées de mictions ou de défécations involontaires, ajoutant au stress de la situation. Si votre chat présente ces comportements de manière récurrente, il est essentiel de consulter un vétérinaire comportementaliste pour obtenir un diagnostic et un traitement approprié.
Que faire en cas d’agression violente de la part de votre chat ?
Lorsque votre chat devient agressif de manière inattendue, la situation peut rapidement devenir ingérable. Voici quelques étapes à suivre pour traiter l’urgence et apaiser la situation.
Isoler le chat pour le calmer
Lors d’une crise de fureur, la première chose à faire est d’isoler le chat dans une pièce calme et de le laisser se calmer. Assurez-vous qu’il ait accès à de l’eau, de la nourriture et à sa litière pour éviter de rajouter du stress. Laisser le chat seul pendant quelques heures permet à la fois à l’animal et à vous-même de reprendre vos esprits. Si nécessaire, prolongez l’isolement pendant 48 heures pour garantir que le chat est revenu à un état plus stable.
Consulter un vétérinaire comportementaliste
Après cette phase de calme, un rendez-vous chez un vétérinaire spécialisé en comportement animal est fortement recommandé. Ce professionnel pourra réaliser un examen clinique complet pour écarter toute cause médicale sous-jacente, comme une infection ou un problème hormonal, qui pourrait expliquer le comportement agressif de votre chat. Ensuite, une évaluation comportementale approfondie permettra de confirmer le diagnostic de dysthymie ou de bipolarité.
Traitement de la bipolarité chez le chat
Le traitement de la dysthymie féline combine souvent une approche médicamenteuse avec des techniques de gestion comportementale. Voici un aperçu des solutions qui peuvent être proposées.
Médicaments anxiolytiques
La plupart des chats bipolaires souffrent d’une anxiété chronique, qui est à l’origine de leurs comportements agressifs. Pour traiter cette anxiété, les vétérinaires prescrivent souvent des médicaments comme la fluoxétine (un antidépresseur bien connu), la clomipramine ou encore la sélégiline. Ces médicaments permettent de réduire les comportements impulsifs et agressifs du chat.
Le traitement médicamenteux dure généralement entre deux à quatre semaines, mais dans les cas de dysthymie sévère, il peut être nécessaire de le prolonger. Les vétérinaires ajusteront le dosage au fur et à mesure, en fonction de la réponse du chat.
Diffuseurs d’hormones apaisantes
En complément du traitement médicamenteux, l’utilisation de diffuseurs d’hormones apaisantes comme le Feliway peut être très efficace. Ces diffuseurs libèrent des phéromones calmantes dans l’environnement du chat, aidant à réduire son niveau de stress.
Adapter l’environnement du chat
Outre le traitement médicamenteux, il est essentiel d’aménager l’environnement du chat de manière à minimiser les sources de stress. Voici quelques conseils pour créer un espace apaisant pour votre compagnon :
- Accès libre à la nourriture : Le chat est un grignoteur naturel et doit pouvoir manger quand il le souhaite. En particulier pour les chats vivant en appartement, l’accès à la nourriture en libre-service est crucial pour éviter le stress lié à la faim.
- Espaces en hauteur : Les chats aiment se percher en hauteur pour surveiller leur environnement. Offrez-lui des endroits en hauteur où il peut se sentir en sécurité.
- Jeux et distractions : Si votre chat ne peut pas sortir, assurez-vous de lui offrir des jouets variés pour le divertir et stimuler son instinct de chasseur.
Prévenir la bipolarité chez le chat
Bien que la bipolarité féline soit rare, certaines races comme les Abyssins et les Siamois semblent prédisposées à ce trouble. Toutefois, il est possible de prendre des mesures pour minimiser les risques de développement de troubles comportementaux chez votre chat.
Socialisation et environnement adapté
Un chat bien socialisé dès son plus jeune âge est moins susceptible de développer des troubles de l’humeur. La période de socialisation débute dès les premières semaines de vie, et il est important de continuer ce travail lorsque le chaton arrive chez vous. Il est crucial de respecter son rythme et d’éviter les punitions physiques qui pourraient engendrer de l’anxiété.
Respecter la nature féline
Pour prévenir l’apparition de troubles comportementaux, il est important de respecter la nature féline de votre compagnon. Cela signifie lui offrir un territoire bien défini, des espaces en hauteur pour se reposer et un environnement enrichi de jouets et de distractions.
Conclusion
La bipolarité chez le chat est un trouble complexe, mais avec un diagnostic approprié et un traitement adapté, il est tout à fait possible d’améliorer la qualité de vie de votre chat et de restaurer une relation sereine entre vous et lui. Si vous avez des doutes ou des inquiétudes concernant le comportement de votre animal, n’hésitez pas à consulter un vétérinaire spécialisé en comportement. Chaque chat est unique, et avec les bons soins, il est possible de les aider à surmonter ces troubles.
